vendredi 20 avril 2012

La boîte des phonèmes

ÉTAPE 1 : "traverser"

L'enfant sort la pochette fermée sur laquelle il y a un oeil, dans laquelle sont inscrites toutes les façons d'écrire le phonème.
Prenons par exemple "on".
— Tu connais ça, c'est "on".

Nous sortons l'étiquette "on".
— Quand tu vois ça, tu entends "on".

Nous sortons l'étiquette "om".
— Quand tu vois ça, tu entends toujours "on".



L'enfant découvrira ainsi, l'une après l'autre, toutes les pochettes des phonèmes.

ÉTAPE 2 : les livrets

Une fois que l'enfant a lu toutes les façons d'écrire les phonèmes, il va les découvrir dans une série de mots sélectionnés. A ce stade, il est au démarrage de la lecture, entre 5 ans 1/2 et 6 ans.

Pour cela, il étale les étiquettes des phonèmes, puis il place en face les livrets correspondants.



Il s'applique ensuite à lire les mots. Son travail est facilité par le changement de couleur du phonème.



Nous le laissons découvrir l'ensemble des livrets.

ÉTAPE 3 : les affiches

Dans ma formation, nous avons vu l'enfant travailler directement sur des affiches renseignées.

J'ai choisi pour ma part de proposer à Risette une affiche vierge, sur laquelle elle doit poser les mots. Cette fois-ci, ils sont écrits tout en noir, la "béquille" n'étant plus de mise à ce stade du travail car l'enfant doit avoir retenu les différentes écritures du phonème.





Elle se corrige avec l'affiche renseignée.


ÉTAPE 4 : le répertoire des phonèmes

Il se présente ainsi :




L'enfant viendra écrire dans son dictionnaire tous les mots qu'il rencontre contenant une des écritures du phonème. Un travail très important où l'enfant devient pleinement acteur de son travail.

Vous trouverez l'ensemble du matériel ainsi que des explication sur la fabrication dans cet article.


jeudi 19 avril 2012

Du mot à la phrase

Le travail sera long avant d'amener l'enfant à une lecture fluide et aisée qui lui permettra de lire des groupes de mots, puis des petites phrases.
A ce stade, l'enfant commence à déchiffrer les mots. Il n'a pas encore atteint la globalisation qui lui permet de lire le mot suffisament rapidement.

Nous allons pouvoir démarrer des petits exercices de grammaire. Amener la grammaire tôt à l'enfant, par le biais des exercices montessoriens, c'est lui permettre de comprendre ces notions qui sont si importantes pour bien comprendre ce qu'il lit. C'est l'aider à lire, tout simplement.

DÉFINI / INDÉFINI


Avec des animaux, d'abord à l'oral, nous faisons comprendre à l'enfant la différence qui existe entre un mouton (on a encore le choix) et le mouton (on n'a plus le choix). Au singulier, au pluriel, nous jouons à demander différents animaux à l'enfant, en insistant bien sur l'article.
Nous reprendrons cet exercice, mais cette fois-ci à l'écrit, les demandes se faisant sur des petits billets.


LES NATURES DE MOTS

Les natures de mots se travaillent avec les figurines d'animaux.


Nous présentons tout d'abord le nom, qui se détermine par la question : "de qui ou de quoi parle-t-on ?". Je dois aider l'enfant a avoir le réflexe de se poser la question, aussi il n'est pas inutile de continuer ces exercices oraux dans la vie de tous les jours. Quand le concept est bien compris, nous présentons le symbole du nom : le triangle noir.
Nous présentons ensuite le déterminant, qui nous indique "s'il y en a un ou plusieurs".
Puis c'est l'adjectif, avec la question "comment est ce dont on parle".
Quand ces trois notions ont été présentées, nous pouvons faire une affiche regroupant les questions et les symboles associés aux natures de mots.
A partir de là, l'enfant pourra travailler, sur des petits groupes de mots écrits sur une bande de papier, à se poser les questions et à dessiner les symboles au dessus des mots.
Pendant ce genre de travail, la maîtresse intervient de temps en temps pour mélanger les mots en découpant sa bande de papier, afin de faire prendre conscience à l'enfant que la place des mots est importante dans la phrase.

L'ADJECTIF

Deux exercices plus poussés vont aider l'enfant à comprendre le concept d'adjectif.
Tout d'abord, il y a le jeu des feuilles, où l'enfant va trier des feuilles de papier selon leurs caractéristiques : froissée, pliée, déchirée...


Ensuite, le jeu du détective met l'enfant dans la position d'un petit chercheur qui doit trouver un seul triangle parmi les 63 étalés sur la table ! Pour cela il va, bien sûr, s'aider de plusieurs adjectifs...



EXERCICES DE TRIS


Nous allons utiliser l'intérêt de l'enfant pour les mots et les tournures nouvelles, afin de l'amener à utiliser des mots justes et précis. Pour cela, on peut utiliser des séries d'étiquettes avec affiches auto-correctives, afin de lui faire travailler le vocabulaire, ce qui n'est en réalité qu'un prétexte pour la lecture...
Voilà une liste des exercices courants de tri de vocabulaire :
- les studias
- les groupes d'animaux
- les contraires
- la maison des animaux
- le cri des animaux
- la voix des animaux
- quel est le mot correct
- etc...
L'imagination de l'éducateur peut lui permettre de créer toutes sortes d'exercices suivant son inspiration.




FORMATION DU FÉMININ ET DU PLURIEL DES NOMS

Dans la même veine que les exercices de vocabulaires, le féminin et le pluriel des noms se travaillent avec des étiquettes à placer correctement. L'enfant trie les étiquettes en colonnes sous les mots masculin / féminin ou singulier / pluriel.
Le contrôle de l'erreur doit toujours être fait par l'enfant, il fait partie intègre du travail.


LE CAHIER DES RÈGLES

Tous ces exercices aboutiront à la confection d'un cahier des règles, qui suivra l'enfant jusqu'à la fin du primaire. L'enfant y note, au fur et à mesure, les règles qu'il a travaillées avec le matériel (quand il a atteint ce niveau, il est généralement arrivé à la lecture et l'écriture de la phrase).
A partir de là, il peut faire des exercices classiques dans les manuels de grammaire scolaires.


mercredi 18 avril 2012

Une adresse à noter

Un petit mot pour vous signaler que Marie Hélène (alias Libellule), courageusement, transfère son ancien blog sur une nouvelle plateforme, Apple ayant décider de fermer la sienne.

Vous pourrez trouver ce nouveau blog en cliquant ici :


Bonne découverte !

Le système décimal et les nombres de 0 à 100


Pendant 30 ans, Maria Montessori sous-estima les capacités de l'enfant en maths et donna uniquement les exercices des nombres jusqu'à cent. Pour cette raison, La Découverte de l'Enfant ne mentionne que cette partie du matériel. Dans les années 1930, l'expansion des maths au cycle élémentaire commença. Ces matériels étaient déjà utilisés par les enfants plus âgés. Ceux-ci montraient un faible intérêt pour ces matériels. Montessori observa que les enfants plus jeunes montraient beaucoup d'enthousiasme pour ces exercices. On peut lire dans The Montessori Elementary Method, ce qui concerne les niveaux supérieurs.

Qu'est-ce que le système décimal ? C'est un système de nombres basés sur 10. C'est une hiérarchie de nombres où 10 de 1 est égal à 1 de la catégorie suivante. L'enfant apprendra à voir 0 comme une chose à part. Il peut alors utiliser de grands nombres.

Le matériel des perles dorées représente le système décimal avec les concepts géométriques du point, du segment, du carré et du cube. Le système décimal est un système de nombres en base 10. Il y a alors 9 unités, et 0 pour représenter l'absence d'unité et pour marquer un nombre remarquable dans cette catégorie. Quand l'enfant a acquis les concepts des nombres de 0 à 10 et les symboles qui les représentent, il a tout ce qu'il lui faut pour comprendre les catégories supérieures.

Le travail sur les nombres de 0 à 10 contient :
Quantité : barres numériques
Signes (symboles) : chiffres rugueux
Combinaison des quantités et des chiffres : barres numériques et cartes
Pratique : fuseaux, chiffres et jetons
Test : memory game

Les mêmes étapes permettront d'introduire le système décimal :
Quantité
Symboles
Association des quantités et des symboles
Pratique
Test

(texte enregistré il y a longtemps - source perdue !)


L'ACQUISITION DU SYSTÈME DÉCIMAL


Maintenant que l'enfant connaît les chiffres, il peut composer n'importe quel nombre ! C'est merveilleux de voir ces petits bouts hauts comme trois pommes, construire 1679 + 3755 en perles dorées et nous donner fièrement le résultat !!

Tout d'abord, nous allons lui montrer le matériel de présentation du système décimal, où la perle dorée représente l'unité, la barre de 10 perles : la dizaine, le carré de 100 perles : la centaine et le cube de 1000 perles : le millier (l'unité de 1000). Hélène Lubienska de Lenval, disciple de Maria Montessori, a imaginé un matériel équivalent, fait de petits cubes de bois. 


Parallèlement, le tableau des symboles permet à l'enfant d'aborder les mêmes notions, mais avec les signes écrits.


Comme dans tout le schéma Montessorien pour les mathématiques, on présente la quantité (les perles dorées) et les signes écrits (le tableau des symboles) séparément.

Puis on fait l'association des deux. C'est le moment de montrer la magie du nombre, ou une façon particulière de faire glisser les cartes pour faire apparaître le nombre final.

Avec le jeu de la banque, nous allons pousser un peu plus loin ce travail de compréhension, car il va s'agir de savoir échanger des perles entre les catégories - 10 perles de "un" contre une barre de "dix" etc...


COMPTER - LES NOMBRES DE 1 À 100

Jusqu'à présent, l'enfant disait 5 "dix" ou 5 "dizaines" pour 50. Il est temps de lui apprendre les noms réels de ces quantités. Maria Montessori s'est inspirée de ce matériel créé par un de ses confrères : les tables de Séguin. Il y en a deux, celles permettant d'aborder les nombres de 10 à 19 et celles permettant d'aborder les nombres de 10 à 100.

Le procédé est toujours le même :
- les nombres de 10 à 20 en perles de couleur pour les quantités


- les nombres de 10 à 20 avec les tables de Séguin pour les symboles écrits


- l'association des deux (quantités et signes)




Pour les nombres de 10 à 99, on pourra travailler les symboles, puis directement l'association des symboles et des quantités.

C'est alors le bon moment pour proposer la chaîne de 100, la chaîne de 1000, le tableau des nombres de 0 à 100, le serpent positif avec change.

mardi 17 avril 2012

L'inspection

Elles sont arrivées à deux, une inspectrice et une conseillère pédagogique. Ponctuelles, un grand sourire, un petit côté mallette-tailleur-gris très professionnel.

Risette a passé 1h avec la conseillère pédagogique, installée à son bureau, à effectuer des tests de niveau.
Je n'avais pas mis beaucoup de pression à Risette pour préparer cette inspection, je l'avais simplement informée que des personnes allaient venir voir comment elle travaillait et ce qu'elle savait faire. Elle a donc accueilli ces personnes très positivement et sans aucune appréhension ; et elle a répondu au test comme dans un jeu.

Pendant ce temps, l'inspectrice discutait avec moi programmes et emplois du temps, tout en remplissant, au fur et à mesure de notre conversation, une fiche-type. Un contrôle très "académique", tout de même, puisque ce qui comptait, c'était surtout de cocher toutes les cases de la grille d'observation !!

Le souvenir que j'en garde est un bon contact, des personnes intéressées qui ont bien voulu regarder le matériel que nous utilisons pour travailler. Je ne m'attendais pas à trouver en face de moi des convaincus de l'école à la maison, et elles avaient en face d'elles une maman ayant sorti ses enfants du système scolaire, il n'y avait donc pas de faux-semblants. Tout en restant sur nos positions, nous avons pu avoir un échange intéressant et respectueux.

Elles reviennent le 5 juin pour les deux grands, suite au prochain épisode...




dimanche 15 avril 2012

Lecture "mains occupées"


Un concept piqué chez Libellule, rapporté par ma formatrice qui venait de faire un séjour dans son école à Angers. J'ai trouvé l'idée géniale, je l'ai reproduite à la maison et elle a fait sensation !

L'idée : pendant que les enfants occupent leurs mains, j'en profite pour leur lire un livre entier - ou une séries d'histoires courtes, comme en ce moment, les Contes d'Andersen.
La consigne pour eux est de rester en silence. Pour ma part, j'essaie de lire à mi-voix, afin de soigner l'ambiance.


Pour occuper les petites mains, mandalas, broderie, scoubidous, tricot, perles... tout est bon à prendre.

L'horaire (14h) est très intéressé car cela me permet "d'attirer" les enfants en classe et de leur laisser un laps de temps pour se reconcentrer avant la dictée. 

Et ça marche, ils en raffolent !

samedi 14 avril 2012

L'emploi du temps

J'ai été frappée par la façon dont l'inspectrice était intéressée par notre emploi du temps.
(ah oui, parce que nous avons été inspectés ! je vous raconterai ça plus tard...)

Au début de l'année, j'ai dressé un emploi du temps de la semaine, afin de m'y retrouver et de savoir que faire à quel moment. J'en ai même fait 5 successifs, entre mai et septembre, trouvant toujours quelque chose à retoucher !!

J'ai conscience que c'est autant pour moi que pour les enfants que j'ai organisé la semaine de façon aussi rigoureuse. Cela structure l'espace temporel, donne des repères à mes enfants qui en sont friands...

Bref, j'avais tellement réfléchi à mon affaire qu'à la rentrée, je l'avais bien en tête, et j'ai attaqué l'année avec pas mal d'assurance. Cependant, j'ai pu le modifier au fil du temps, l'adaptant encore mieux au rythme de notre famille... l'assouplissant, aussi.

Voilà où nous en sommes en ce moment :



Le rythme de la journée est à peu près toujours le même, à quelques détails près :

8h30 : rentrée en classe, temps de lecture sur fond musical
9h : travail de groupe : jeu de société, géométrie, littérature, histoire...
10h : pause pendant laquelle je prépare le déjeuner
10h30 : retour en classe, travail personnel. Le chuchotement est de mise, chacun doit veiller à respecter le travail des autres.
12h : arrêt du travail, responsabilités, puis 1/4 d'h d'anglais.
12h30 : déjeuner
14h : lecture "mains occupées".
14h30 : dictée, analyse, autocorrection.
15h : travail culturel : histoire, géographie, sciences.
16h : fin du travail.

Au niveau des programmes, je savais où je voulais en venir, même si je n'avais pas dressé un planning semaine-par-semaine pour toute l'année (trop fastidieux...). En revanche, j'ai pris soin de noter tout ce que les enfants ont fait, afin d'en garder une trace. C'est ce document que j'ai ajouté dans le classeur que j'ai présenté aux inspectrices.



Enfin, j'ai téléchargé un programme de l'instruction nationale, et j'ai fabriqué des livrets de compétences afin de faire le point avec chaque enfant à chaque trimestre. Ce n'est pas si indispensable que ça, mais c'est joli ;-)