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lundi 17 décembre 2012

Poésie GS

LES MÛRES

Nous avons cueilli des mûres
Tout au long des chemins creux,
Nous avons laissé les dures
Pour les vaches et les boeufs.

Nos tabliers ont des taches,
Nos visages, des moustaches,
Et nous rentrons en courant,
Les cheveux flottant au vent.

Marcelle Vérité

Poésie de la semaine

LE LOUP ET L'AGNEAU

La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.



Jean de La Fontaine

mercredi 12 octobre 2011

Poésie de la semaine

L'automne

L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l'azur.
Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent.
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s'en va d'un pas précipité !
Il semble que nos yeux qu'éblouissait l'été
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.
Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L'automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l'été qui s'enfuit est un ami qui part.
Victor HUGO, Toute la lyre.

jeudi 22 septembre 2011

Poésie de la semaine

LA VIEILLE MAISON

Avec ta poule noire dans l'herbe verte
Et le chat blanc sur le rebord de la croisée,
Avec ton horloge arrêtée et ta girouette,
Que tu me plais, vieille maison usée !

Le Soleil rend le mur de brique plus rose
Et voici refleurir le géranium,
Mais la porte pourtant reste close ;
N'y a-t-il plus ici personne ?

Où est-elle, la chère vieille paysanne
Que j'aimais tant à voir sous le pommier
Assise et cousant sur sa chaise de paille ?...
Mais, triste enfant, où donc est le passé ?

Tristan Klingsor



mercredi 4 mai 2011

Poésie du jour

Maître Chat

La cheminée flambe et chantonne,
Le chat, assis devant le feu
Trouve la place chaude et bonne,
Il ouvre large ses yeux bleus.

Qu'il pleut fort ! Une pluie opaque !
Sur la vitre, l'eau coule à flots.
Le tonnerre gronde, là-haut
Alors la maison tremble, craque.

Maître chat entend-il qu'il pleut ?
L'oreille dressée, il ronronne,
Il trouve que la place est bonne;
Le petit chat devant le feu.

E. Cuchet-Albaret
Le jardin aux pivoines