Mon enfant a déjà vécu toutes les présentations de la vie pratique et de la vie sensorielle. Il en travaille encore les matériels, car l'entraînement durera longtemps. Il parle en utilisant des phrases construites (verbe, sujet, complément), aime utiliser les mots justes et apprendre des mots nouveaux. Il est peut être temps pour lui de commencer des activités de langage.
Je vais commencer par le nourrir là où son être est en construction : lui apporter les mots justes pour comprendre le monde qui l'entoure.
L'enfant connaît la leçon en 3 temps, car nous l'avons souvent utilisée pour aborder les noms du matériel sensoriel. Cette fois-ci, nous allons étudier du vocabulaire qui va nous permettre de tourner l'enfant vers la lecture.
Les premiers exercices de vocabulaire se feront avec le passage des globes au planisphère. C'est une présentation amusante qui consiste à entourer le globe des continents de deux disques de papier, puis de les retirer vivement et de les aplatir au dessus du planisphère. Par ce moyen, l'enfant comprend le lien entre le globe en 3D et le planisphère en 2D. S'ensuivent des leçons en 3 temps pour acquérir les noms "océan", "continents", ainsi que le nom de chacun de ces continents.
Après cela, nous pouvons reprendre le cabinet de géométrie. Jusqu'à présent, l'enfant l'a exploré de façon sensorielle, et a appris les noms du cercle, du carré, du triangle. Il est temps d'affiner ces connaissances pour connaître les noms précis des formes.
Les cercles : pas d'acquisition supplémentaire pour l'instant.
Les rectangles : avec le carré qu'il connaît déjà, s'ajoute le rectangle.
Les triangles : dans deux présentations différentes, nous apprenons les noms des triangles qui se distinguent par leurs côtés (scalène, isocèle, équilatéral) et ceux qui se distinguent par leurs angles (rectangle, acutangle, obtusangle).
Les polygones : pentagone, hexagone, heptagone, octogone, ennéagone, décagone.
Les formes : triangle curviligne, rosace, ovale, ellipse, trapèze, losange.
Nous reprenons ensuite les triangles constructeurs que l'enfant a également eu le temps de manipuler en sensoriel. Il apprend les noms de parallélogramme, losange, rectangle, carré, trapèze.
Je propose à l'enfant de dessiner les triangles, de les colorier, les découper et les coller sur une grande feuille où il pourra laisser libre cours à son imagination.
Il y a ensuite les mises en paire. Je vais essayer de trouver des cartes qui aborderont des sujets de prédilection de l'enfant. Ainsi, au moment de lire, il sera d'autant plus attiré par ces images.
Mais pour l'instant, il ne s'agit que de regrouper des images par paire. Je peux choisir 4 ou 5 séries, mais inutile de les multiplier indéfiniment.
J'emmène l'enfant observer un arbre, une fleur, une feuille dans la nature. J'essaie d'en ramener un spécimen en classe pour permettre à l'enfant de faire le lien entre la réalité et l'abstraction. Je lui demande de dessiner ce spécimen, afin qu'il fasse lui même ce passage. J'utilise enfin des cartes de nomenclature pour apprendre à l'enfant les noms des parties de l'arbre, de la fleur, de la feuille, mais également des animaux.
Par le biais de cet apprentissage du vocabulaire, l'enfant prend conscience des mots, tous différents les uns des autres, et donc petit à petit des différents sons qui composent ces mots. Mais il va falloir le jeu du "je devine" pour creuser davantage cette prise de conscience. Ce travail se propose de préférence avant les lettres rugueuses pour que l'enfant prenne conscience des sons avant d'en aborder le signe écrit.
Trois par trois, l'enfant apprend à toucher ces lettres découpées dans du papier rugueux et collées sur un support lisse, dans le sens de l'écriture. Il les touche avec deux doigts, main ouverte. On considère que la lettre est acquise quand le toucher est souple, la main n'hésite pas, les doigts ne frottent pas.
L'apprentissage de la calligraphie se fait en premier par les formes à dessin. On peut utiliser les formes du cabinet de géométrie si nos moyens sont limités, mais ce n'est pas souhaitable dans une classe où les enfants sont beaucoup plus nombreux. Les formes ont le même format que celles du cabinet de géométrie, elles sont au nombre de 10, et en métal.
Une fois qu'une lettre rugueuse est sue, elle se travaille sur les ardoises.
La première ardoise est très grande, car l'espace entre les lignes est de la dimension du "o" des lettres rugueuses.
Dans la deuxième ardoise, l'interligne est réduit de moitié. Vient ensuite le travail sur un premier cahier, où l'on a encore réduit de moitié cet espace. Dans le deuxième cahier, on divise encore par deux, et dans le troisième, en réduisant une dernière fois par deux, on atteint la taille des cahiers de calligraphie de maternelle.
Voyez comme cet apprentissage est lent et progressif ! On est loin de l'idée où l'on met un crayon dans les mains de l'enfant alors que ses doigts n'ont pas été préparés à le tenir, et où on lui demande d'acquérir un geste sûr sur une toute petite surface !
Vous trouverez à
cette adresse un récapitulatif très bien écrit de Libellule sur les débuts de la calligraphie.